Stratégie/Mouvement Wikimédia/2018-20/Recommandations/Itération 1/Attribution des ressources/Résumé

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Nous pensons que pour atteindre les objectifs énoncés dans notre Direction stratégique pour 2030, nous devons créer un système de répartition des ressources équitable. Pour nous, l’équité est une question d’Occasions (par ex., l’accès aux systèmes et ressources), de Pouvoir (par ex., la capacité à prendre des décisions concernant les ressources, la possibilité de changer la culture) et de Résultats. Par « ressources », nous entendons les finances, mais également le temps des membres du personnel, les capacités et les données.

Notre groupe de travail s’est penché sur les aspects suivants de la répartition des ressources au sein du mouvement :

  1. Structures de la répartition des ressources
  2. Prise de décision et pouvoir
  3. Valeurs et principes (objectif)
  4. Les communautés qui ont été exclues
  5. Utilisateur/destinataires
  6. Innovation
  7. Tirer parti des ressources (durabilité)
  8. Impact (mouvement et société)
  9. Responsabilisation

Aperçu des recommandations

  1. Définir un ensemble de principes communs en matière de répartition des ressources. La répartition des ressources peut entraîner un véritable changement au sein de notre mouvement. Pour garantir que ce processus suit la direction stratégique partout dans le monde, nous proposons un ensemble de principes/objectifs/valeurs à respecter. Il est essentiel que les objectifs soient suffisamment souples pour pouvoir être appliqués au sein d’un mouvement mondial et diversifié, et leur impact sera évalué à travers le prisme de la direction stratégique. Ils s’appliqueront à la fois aux personnes qui répartissent les ressources et à celles qui les reçoivent.
  2. Mettre en place un processus de prise de décision participatif aux fins de la répartition des ressources. Il est important de définir des principes, mais un processus de prise de décision approprié est déterminant pour atteindre l’équité. Pour atteindre notre objectif d’équité de la connaissance, nous devons également mettre en place un processus de prise de décision équitable en ce qui concerne la répartition des ressources. Les membres du mouvement/les participants auront la possibilité de prendre part au processus de prise de décision concernant la répartition des ressources. Nous concevrons sciemment un processus garantissant la participation de « ceux qui ont été exclus ».
  3. Éviter l’écueil des privilèges/concevoir un processus favorisant la diversité. Bien que nous prônions la participation équitable au sein de notre mouvement, nous devons être conscients des principaux obstacles auxquels certaines personnes et communautés sont confrontées. Tout le monde n’a pas les mêmes chances en matière de participation. Afin d’accroître la diversité des personnes prenant des décisions et de garantir la répartition équitable des ressources, nous avons besoin de concevoir un processus favorisant la diversité. Cela signifie que nous devons répartir les ressources de façon à garantir que les personnes prenant des décisions incarnent l’objectif d’équité que nous souhaitons atteindre grâce à notre cadre pour la répartition des ressources.
    En parallèle, bien que nous recommandions un système participatif de répartition des ressources, nous avons conscience du fait que nous pourrions rencontrer de nombreux problèmes en essayant de concevoir un tel système. Les exécutants de ce projet doivent garder cela à l’esprit afin d’éviter les écueils suivants : renforcement de l’élitisme, contrôle de l’accès au système, corruption, manque d’inclusion.
  4. Redistribuer les structures existantes - Pôles régionaux. À l’heure actuelle, la réalité en matière de répartition des ressources est qu’une organisation centrale est chargée : de collecter la majeure partie des fonds, de directement contrôler la répartition desdits fonds, de déterminer la priorité/d’établir les plans mondiaux elle-même ainsi que de mener à bien la majeure partie du programme, et ne rend compte qu’à elle-même. Au lieu de cela, il serait plus sain que la « propriété » des ressources, l’« exercice » des activités et le « contrôle » du processus ne reviennent pas tous à une seule entité.
    Nous voulons décentraliser le système en redistribuant les structures existantes à d’autres entités partout dans le monde à travers la création de « pôles régionaux ». La répartition, la déclaration et la coordination des ressources au travers de programmes (responsabilités qui incombent actuellement à l’organisation centrale) seront déléguées à des « pôles régionaux ». L’objectif de cette redistribution est l’équité.
  5. Créer des Pôles thématiques qui fourniront des services au mouvement pour l’information libre sur le long terme. Dans la lignée de notre approche de décentralisation structurelle, nous proposons de créer des « Pôles thématiques ». À des fins de décentralisation, nous voulons soutenir la création d’entités spécialisées et nous assurer que certains besoins du mouvement sont satisfaits grâce à la création proactive de certains pôles (par ex., un pôle dédié au renforcement des capacités).
    Ces organisations spécialisées se verront allouer des ressources financières et seront, en retour, tenues de soutenir le mouvement en lui fournissant des services et, dans ce contexte, de diriger le développement et de travailler à la répartition de l’information, au développement technique pour une thématique donnée et à la création de ressources pour leur propre thématique. Lesdites organisations seront indépendantes et généralement créées sur la base d’organisations existantes et coordonneront leurs activités avec le mouvement. Le but de cette recommandation est de garantir que le mouvement dispose de l’infrastructure et des services adéquats.
  6. Garantir une approche flexible en matière de répartition des ressources dans un environnement complexe, en constante évolution et changeant. À travers nos recommandations, nous proposons de créer de nombreuses structures et de développer plusieurs principes. Cependant, la répartition des ressources pour les livrables doit être souple et basée sur la Théorie de la complexité. Le contexte dans lequel nous travaillons au sein du mouvement est extrêmement complexe. Avec la nouvelle direction stratégique, nous voulons nous engager dans de nouveaux environnements que nous ne maîtrisons pas (par ex., les communautés Wikimédia émergentes) et des environnements dans lesquels de nombreux changements imprévisibles sont susceptibles de survenir.
    C’est pourquoi notre approche en matière de répartition des ressources doit être souple et adaptable. Cela comprend des processus de tests volontaires, d’évaluation et d’itération ainsi que le fait de mettre l’accent sur le partage des leçons apprises avec le mouvement.
  7. Répartir les ressources à des fins de capacité et de durabilité. Il s’agit d’un des principes « secondaires » importants que nous devons garder à l’esprit. Nous sommes conscients du fait que les ressources ne sont pas toujours directement allouées aux activités liées aux programmes. Pour un mouvement durable, nous devons également envisager d’allouer des ressources pour :
    renforcer la capacité des destinataires à recevoir des ressources (« capacité d’absorption ») ;
    développer les capacités de collecte de fonds (les ressources généreront plus de ressources à l’avenir ; durabilité).
  8. Allouer des ressources à de nouveaux types de partenaires/organisations. Nous allouerons des ressources à des groupes autres que les contributeurs et affiliés de Wikimédia de façon à ce que « toute personne partageant notre vision puisse nous rejoindre ». La direction stratégique indique clairement que nous devons être en mesure de fournir l’« infrastructure essentielle » pour d’autres activités liées à l’information libre, au-delà de celles spécifiquement associées à Wikimédia. Cela signifie que nous devons définir une méthode de répartition des ressources permettant de les allouer à des activités/projets non Wikimédia.
  9. Inclure les consommateurs de l’information. Nous devrons allouer des ressources pour l’expérience et l’engagement des lecteurs/consommateurs de l’information, et plus particulièrement pour les nouveaux arrivants. Cela peut comprendre la recherche continue, des campagnes mondiales dûment financées pour faire connaître Wikipédia et la recherche afin de continuellement comprendre les besoins des consommateurs de l’information, qu’ils soient nouveaux ou existants. Nous allouerons des ressources à l’écosystème de l’information dans son sens le plus large, en allant à la rencontre des consommateurs de l’information et pour comprendre leurs besoins afin de leur proposer un meilleur service.

Énoncé détaillé des recommandations

A. Définir un ensemble de principes communs en matière de répartition des ressources

Ensemble de principes provisoire

  1. Toutes les ressources seront réparties selon le principe d’équité : l’objectif sera, justement, de la restaurer. Pour nous, l’équité est une question d’Opportunités (par ex., l’accès aux systèmes et ressources), de Pouvoir (par ex., la capacité à prendre des décisions concernant les ressources, la possibilité de changer la culture) et de Résultats.
  2. Toute personne rejoignant le mouvement accepte de prendre part à la génération et à la répartition de ressources.
  3. La répartition des ressources sera assurée de façon à continuer à générer des ressources pour le mouvement et à le soutenir.
  4. L’ensemble des ressources acquises, collectées ou obtenues dans le cadre du travail pour le mouvement sont considérées comme des ressources du mouvement et peuvent être réparties.
  5. Les ressources seront réparties en respectant des priorités mondiales collectivement établies ainsi que la direction stratégique.
  6. La répartition des ressources donnera aux régions et aux localités l’autonomie nécessaire pour mettre en œuvre les priorités mondiales.
  7. Notre modèle tiendra compte des situations particulières des différents destinataires et acteurs dans le cadre de la répartition des ressources.
  8. Tous les destinataires des ressources devront rendre compte conformément à un ensemble de critères définis.
  9. L’impact sera mesuré grâce à un cadre d’évaluation transparent, adaptable et souple, développé en collaboration avec plusieurs parties prenantes. Ledit cadre d’évaluation pourra différer en fonction de la situation, des objectifs, de la région, de l’accès et des ressources disponibles.
  10. La répartition des ressources se fera pour l’ensemble et au sein des projets, programmes, régions et autres éléments aux fins de développer un ensemble d’opportunités variées en matière d’impact, de soutenir les idées innovantes et de préserver la diversité des communautés. La priorité sera toujours donnée aux groupes sous-représentés/à l’information, aux minorités et/ou à l’hémisphère sud.
  11. Les ressources seront réparties de façon à soutenir non seulement la création de l’information libre, mais également la consommation et la distribution de ladite information, y compris en favorisant, de manière proactive, l’engagement des communautés qui ont été oubliées dans le cadre de nos projets et en leur donnant les pouvoirs nécessaires.
  12. Les ressources seront réparties de façon à préserver les conditions de l’information libre, à les améliorer si nous le pouvons et à limiter les dégâts lorsque nous ne le pouvons pas, y compris en promouvant des politiques et en nous dressant face à toutes personnes ou entités portant atteinte au partage et à la création de l’information libre, ainsi qu’en préservant l’information en danger.

Raisonnement

Bien que les principes précis soient sujets à discussion, notre objectif est de créer un système équitable de répartition des ressources, conçu pour avoir le plus grand impact possible sur notre mission et pour inclure et servir les communautés qui ont été oubliées dans le cadre de nos projets, équilibrant l’autonomie locale et le respect des priorités du mouvement et créant les conditions nécessaires pour que l’information libre prospère dans le monde entier.

B. Mettre en place un processus de prise de décision participatif aux fins de la répartition des ressources

Le processus participatif de prise de décision s’appliquera à tous les niveaux (ayant un lien avec les structures pertinentes à des fins de répartition des ressources). Nous mettrons en place des mécanismes visant à garantir que les connaissances locales (expérience et opinion) au sein du Mouvement aient un impact sur nos stratégies mondiales de planification et de répartition des ressources. À ces fins, il est essentiel de garantir le respect des principes de représentation, de diversité, de transparence et de responsabilité. Les ressources seront optimisées et adaptées à chaque situation, et elles seront utilisées aux fins prévues. Des structures de prise de décision supplémentaires devront être créées et nous aurons besoin de plus de personnel au niveau local pour atteindre cet objectif.

Raisonnement

Comme indiqué dans notre document d’orientation, « nos structures et processus traditionnels renforcent la concentration du pouvoir et de l’argent dans le mouvement. Nous sommes loin d’un modèle de répartition des ressources équitable et le fait d’élargir l’accès aux fonds ou subventions ne suffira pas. » La logique qui sous-tend cette recommandation souligne clairement la nécessité d’inclure les voix des régions et communautés que nous espérons servir au processus de prise de décision en ce qui concerne la répartition des ressources.

C. Éviter l’écueil des privilèges/concevoir un processus favorisant la diversité

Afin de rendre la répartition des ressources plus équitable pour tous (membres et participants actuels et nouveaux), nous devons donner les mêmes possibilités à tout le monde, en tenant compte des privilèges existants et en prévoyant de redistribuer lesdits privilèges de manière équitable aux personnes et entités qui n’en bénéficient pas à l’heure actuelle. Nous devons payer ou autrement rémunérer les personnes pour leur participation (afin d’éviter de faire de la participation un luxe ou une possibilité uniquement pour les personnes pouvant se le permettre) afin que leur existence ne soit pas menacée par le fait de travailler en dépendant uniquement de ce que d’autres peuvent se permettre de faire en tant que bénévoles. Nous devons également supprimer les obstacles concernant la participation afin de garantir l’équité du processus de prise de décision. Il est important de garantir l’accessibilité des informations sur les plateformes existantes (documentation, sites, etc.) et d’intégrer la diversité linguistique aux organes de prise de décision.

En parallèle, bien que nous recommandions un système participatif de répartition des ressources, nous avons conscience du fait que nous pourrions rencontrer de nombreux problèmes en essayant de concevoir un tel système. Les exécutants de ce projet doivent garder cela à l’esprit afin d’éviter les écueils suivants : renforcement de l’élitisme, contrôle de l’accès au système, corruption, manque d’inclusion.

Nous étudions actuellement les solutions suivantes (recommandations provisoires) :

  • Paiement des « services nécessaires » afin de garantir l’équité pour les personnes souhaitant donner de leur temps pour être wikimédiens. Nous faisons référence aux Conseils et autres « fonctionnaires » (Comités du Fonds, etc.) exerçant leurs fonctions pendant un certain « mandat » au cours duquel ils sont réputés en service (par ex., 2 ans) et ayant besoin d’un accès particulier aux données/outils, dont ils deviennent personnellement responsables. À l’heure actuelle, nous penchons, sans pour autant les soutenir, pour des « révisions rémunérées », mais nous n’en sommes pas encore certains. Il est possible que cela soit décidé au niveau local, par ex., par les Pôles régionaux.
  • Nous nous interrogeons quant à l’angle à adopter pour la répartition des ressources aux fins d’accroître la diversité dans les projets Wikimédia en ligne.
  • Veiller à ce qu’il existe un système d’échange de connaissances et d’apprentissage (en ligne et hors ligne). Cela vise à aider les nouveaux arrivants afin qu’ils ne partent pas de zéro. Cela permet également d’éviter les points de défaillance uniques.

Raisonnement

  • Nous avons besoin d’un plan si nous voulons garantir la diversité. Si nous ne mettons pas en place des moyens d’inclure les personnes pour lesquelles nous souhaitons prendre des décisions, nous continuerons simplement à préserver les privilèges actuels : le statu quo serait maintenu.
  • À l’heure actuelle, les organes de prise de décision reposent uniquement sur le volontariat, ce qui ne fonctionne pas pour les régions/communautés que nous souhaitons inclure dans le processus de prise de décision (parce qu’elles manquent de sécurité, au niveau social, pour donner de leur temps).
  • Il est possible que nous rencontrions des difficultés lorsque nous développerons ce système participatif et nous devons garder cela à l’esprit.

D. Redistribuer les structures existantes

(1) Les structures organisationnelles du mouvement sont redistribuées dans le monde entier, et notamment dans les pays de l’hémisphère sud.

Un certain pourcentage de l’ensemble des ressources du mouvement sera réparti entre des pays de l’hémisphère sud. Ledit pourcentage doit être déterminé et étudié au cours d’un processus ultérieur, mais ne saurait en aucun cas être inférieur à 50 %. Cette part des ressources du mouvement destinée à être utilisée dans les pays de l’hémisphère sud s’applique spécifiquement à tous les membres du personnel payés au moyen desdites ressources, aux organismes de contrôle et à la haute direction du mouvement mondial Wikimédia.

Pour atteindre cet objectif, nous pouvons investir dans la création de nouvelles capacités au sein du mouvement et/ou dans la réallocation des structures existantes, mais le véritable but de cette redistribution est que les ressources soient réparties entre et par des personnes et projets dans les pays de l’hémisphère sud. Cela signifie que le processus de prise de décision, les personnes et les pouvoirs liés auxdites ressources seront établis dans les régions ciblées et ne seront pas seulement alloués par le centre auxdites régions.

(2) La répartition, la déclaration et la coordination des ressources au travers de programmes (responsabilités qui incombent actuellement à l’organisation centrale) seront déléguées à des « pôles régionaux ».

Les pôles régionaux recevront chacun une part équitable de l’ensemble des ressources du mouvement qui, ensemble, représenteront la vaste majorité de la totalité des ressources au sein du mouvement. La distribution sera réalisée au moyen d’un ensemble diversifié de mécanismes de distribution centraux, régionaux et locaux qui respecteront strictement les principes convenus en matière de répartition des ressources.

Le rôle du centre sera d’assurer le contrôle, la responsabilité, la coordination stratégique, la communication et la résolution des litiges au sein des différents pôles régionaux. Le centre, en collaboration avec le mouvement dans son ensemble (notamment avec les pôles régionaux), sera responsable de la redistribution des ressources entre les différentes régions. Le centre continuera à remplir des fonctions qui sont actuellement remplies au niveau central seulement si lesdites fonctions ne peuvent légalement ou efficacement être redistribuées à des pôles régionaux ou déléguées à des organisations spécialisées.

Les pôles régionaux sont responsables de la répartition des ressources, et disposent de tous les pouvoirs y afférents, pour les organisations au sein de leur « juridiction » géographique. Par voie de conséquence, les groupes locaux (qu’il s’agisse de structures officielles ou non) ne sont pas tenus de travailler avec le centre, de lui rendre compte ou même de s’y adresser. Les pôles régionaux, quant à eux, doivent rendre mutuellement des comptes au centre et communiquer entre eux.

Raisonnement

  • À l’heure actuelle, la réalité en matière de répartition des ressources est qu’au sein d’un mouvement mondial et diversifié, une seule organisation centrale est chargée : de collecter la majeure partie des fonds, de directement contrôler la répartition desdits fonds, de déterminer la priorité/d’établir les plans mondiaux elle-même ainsi que de mener à bien la majeure partie du programme, et ne rend compte qu’à elle-même. Au lieu de cela, il serait plus sain que la « propriété » des ressources, l’« exercice » des activités et le « contrôle » du processus ne reviennent pas tous à une seule entité.
  • « Toutes les ressources sont les ressources du mouvement ». TOUTES les ressources disponibles de Wikimédia (toutes les ressources utilisées au « nom » de Wikimédia) doivent être réparties dans le monde entier.

E. Créer des Pôles thématiques qui fourniront des services au mouvement pour l’information libre sur le long terme

Des organisations spécialisées, appelées des Pôles thématiques, sont créées en tant que nouveau type de structure organisationnelle du mouvement de l’information libre. Ces organisations spécialisées se verront allouer des ressources financières et seront, en retour, chargées de soutenir le mouvement en lui fournissant des services et, dans ce contexte, de diriger le développement et de travailler à la répartition de l’information, au développement technique pour une thématique donnée et à la création de ressources pour leur propre thématique. Lesdites organisations seront indépendantes et généralement créées sur la base d’organisations existantes et coordonneront leurs activités avec la Wikimedia Foundation, d’autres Pôles thématiques, des Pôles régionaux, des affiliées de Wikimédia ainsi que d’autres organisations, partenaires et bénévoles pour l’information libre dans leur thématique convenue.

À des fins de décentralisation, nous voulons soutenir la création d’entités spécialisées et nous assurer que certains besoins du mouvement sont satisfaits grâce à la création proactive de certains pôles (par ex., un pôle dédié au renforcement des capacités).

Raisonnement

  • Il n’existe actuellement aucune organisation au sein du mouvement Wikimédia qui soit clairement chargée du renforcement des capacités dans une thématique donnée et de répartir lesdites capacités entre toutes les organisations au sein du mouvement pour l’information libre. De ce fait, nous ne remplissons pas notre rôle aussi bien en matière de service que d’infrastructure.
  • Il n’y a pas suffisamment de partage de connaissances et d’expertise au sein du mouvement. Le manque de coordination empêche la répartition et la hiérarchisation efficaces des ressources dans un domaine donné.
  • La répartition de l’information assurée par les Pôles thématiques dans une thématique donnée accroît la capacité des autres organisations pour l’information libre à se « concentrer » sur le mouvement et à le soutenir avec des ressources du savoir plus que nécessaires. Par conséquent, cela permet de soutenir des entités plus petites pour les aider à se développer plus rapidement, dans la mesure où elles n’ont ainsi pas besoin de partir de zéro et de réinventer la roue, ce qui permettra ensuite au mouvement pour l’information libre de devenir plus équitable.
  • Les Pôles thématiques doivent recevoir des ressources et devront, dans la mesure où ils génèrent et maintiennent des ressources, être soutenus.

F. Garantir une approche flexible en matière de répartition des ressources dans un environnement complexe, en constante évolution et changeant

Nous proposons de créer de nombreuses structures et de développer plusieurs principes. Cependant, la répartition des ressources pour les livrables doit être souple et basée sur la Théorie de la complexité. Le contexte dans lequel nous travaillons au sein du mouvement est extrêmement complexe. Avec la nouvelle direction stratégique, nous voulons nous engager dans de nouveaux environnements que nous ne maîtrisons pas (par ex., les communautés Wikimédia émergentes) et des environnements dans lesquels de nombreux changements imprévisibles sont susceptibles de survenir.

C’est pourquoi notre approche en matière de répartition des ressources doit être souple et adaptable. Cela comprend des processus de tests volontaires, d’évaluation et d’itération ainsi que le fait de mettre l’accent sur le partage des leçons apprises avec le mouvement.

Au fur et à mesure que nous développons des idées de programmes, nous devons également investir dans la recherche sur l’impact et l’amélioration des programmes en question. La Théorie de la complexité propose un cadre pour la conception de projets dans un environnement changeant et complexe, et nous pensons que cela doit guider la façon dont nous finançons lesdits projets. Cette recommandation deviendra une approche très importante au niveau de la mise en œuvre. Elle vise à commencer, dès maintenant, l’itération, l’étude des risques et l’expérimentation.

Cela demande un changement d’état d’esprit de la part des personnes prenant les décisions en matière de répartition des ressources, qui doivent désormais se concentrer sur la prise de risques rapide (mais pas insensée) et sur le soutien des projets rapides, innovants et itératifs plutôt que sur des approches « éprouvées ».

Raisonnement

Nous pensons que notre mouvement évolue dans un environnement volatile, incertain, complexe et ambigu (changement climatique, réduction du champ d’action de la société civile, et même des avancées technologiques positives/négatives que nous ne pouvons pas prévoir à l’heure actuelle, etc.) qui demande des approches dynamiques et la volonté d’envisager des solutions alternatives. De telles approches réduisent les coûts d’opportunité et encouragent la proactivité pour tirer parti de l’innovation. Elles favorisent la diversité des idées et nouvelles approches.

  • Les recherches d’Angelika Arutyunova nous ont appris à « budgétiser les risques ». À l’heure actuelle, nous ne prenons pas assez de risques.
  • Les recherches de l’ICSC nous ont appris que « les modèles et processus légers, transparents et souples semblent être hautement souhaitables dans les milieux organisationnels qui sont généralement écrasés par les défis internes et externes. Il est recommandé d’investir dans des outils (et des capacités) numériques pour pouvoir concrétiser une telle ambition. »

G. Répartir les ressources à des fins de capacité et de durabilité

Nous sommes conscients du fait que les ressources ne sont pas toujours directement allouées aux activités liées aux programmes. Pour un mouvement durable, nous devons également envisager d’allouer des ressources pour :

  • renforcer la capacité des destinataires à recevoir des ressources (« capacité d’absorption »)
  • développer les capacités de collecte de fonds (les ressources généreront plus de ressources à l’avenir ; durabilité)

Nous voulons aider les groupes, les entités et même les individus locaux à recevoir des ressources de manière plus efficace. Nous pourrions aller plus loin et aider les groupes et entités locaux à exercer leurs activités de manière durable. Pour y arriver, nous devons renforcer les capacités des destinataires des ressources. Il peut être difficile d’obtenir des fonds et nous devons investir dans la capacité d’absorption desdits destinataires pour faciliter cela.

Nous devons donner la priorité aux groupes/individus émergents et nouvellement arrivés, notamment dans l’hémisphère sud. Nous ne voulons pas donner la priorité au renforcement des capacités des entités bien établies et, ce faisant, consolider l’inégalité.

Raisonnement

Concernant la capacité d’absorption : Bien souvent, les structures locales n’ont pas les capacités nécessaires pour gérer les ressources, même si elles sont en mesure de mener à bien certaines activités des programmes grâce à ces dernières. Nous allouons de faibles sommes d’argent aux petits groupes ou groupes émergents, en attendant qu’ils se développent eux-mêmes afin de pouvoir bénéficier de ressources plus importantes à l’avenir. Au lieu de cela, nous devrions mettre une aide en place pour leur permettre de renforcer leurs capacités aux fins de recevoir des ressources plus importantes et plus ambitieuses.

En ce qui concerne les capacités en matière de collecte de fonds : le fait de renforcer les capacités en la matière et de partager les données des donateurs donnera du pouvoir aux entités locales et permettra, potentiellement, d’augmenter les revenus. Cela nous empêchera de « mettre tous nos œufs dans le même panier » et de diversifier nos sources de revenus. En outre, cela nous permettra de coopérer et de nous engager avec les personnes qui ont déjà démontré leur appréciation des projets Wikimédia.

H. Allouer des ressources à de nouveaux types de partenaires/organisations

Nous allouerons des ressources à des groupes autres que les contributeurs et affiliés de Wikimédia de façon à ce que « toute personne partageant notre vision puisse nous rejoindre ». La direction stratégique indique clairement que nous devons être en mesure de fournir l’« infrastructure essentielle » pour d’autres activités liées à l’information libre, au-delà de celles spécifiquement associées à Wikimédia. Cela signifie que nous devons définir une méthode de répartition des ressources permettant de les allouer à des activités/projets non Wikimédia.

Nous allouerons des ressources au développement d’une aide pour la création de partenariats efficaces, composée d’outils techniques, de documentation et du renforcement des capacités des responsables des partenariats.

À déterminer : savoir si et comment hiérarchiser les partenaires externes auxquels nous accordons des ressources (pour cela, nous tiendrions probablement compte du point auquel les partenaires en question partagent nos valeurs).

Raisonnement

  • Nous sommes censés soutenir l’écosystème de l’information dans son ensemble. Cela veut dire que nous devons fournir un service pour soutenir les organisations partenaires qui travaillent à l’atteinte de nos objectifs (par ex., financer leurs activités ou financer le développement d’outils qu’elles pourront utiliser).
  • Nous devons soutenir les espaces « autres que les projets Wikimédia » qui renferment des connaissances et que les personnes consultent.

I. Inclure les consommateurs de l’information

Nous devrons allouer des ressources pour l’expérience et l’engagement des lecteurs/consommateurs de l’information, et plus particulièrement pour les nouveaux arrivants. Cela peut comprendre la recherche continue, des campagnes mondiales dûment financées pour faire connaître Wikipédia et la recherche afin de continuellement comprendre les besoins des consommateurs de l’information, qu’ils soient nouveaux ou existants. Nous allouerons des ressources à l’écosystème de l’information dans son sens le plus large, en allant à la rencontre des consommateurs de l’information et pour comprendre leurs besoins afin de leur proposer un meilleur service.

Raisonnement

Nous devons tenir compte de l’expérience des consommateurs de l’information dans l’équation, y compris les nouveaux arrivants. À l’heure actuelle, il s’agit d’une considération secondaire. Des connaissances sont créées et nous ne nous demandons pas quels services sont nécessaires.

L’expérience des consommateurs de l’information dépend de la qualité du contenu, du logiciel intermédiaire et de tous autres services que nous sommes susceptibles de fournir. Par le passé, nous tirions parti de notre position qui nous garantissait une arrivée constante de lecteurs, de créateurs et d’activistes. Cependant, il est possible que les évolutions technologiques et culturelles nous empêchent d’atteindre de nouveaux publics et de retenir notre public actuel. Si nous comprenons la notion de connaissance comme service, nous devons également comprendre les besoins des personnes que nous servons afin de pouvoir y répondre. Cela nous permettra de développer un produit plus ciblé et de meilleure qualité, et de mener à bien notre mission.